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Ateliers

Les inscriptions aux journées des ateliers NoST sont ouvertes !

programme des journées
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Les 24 et 25 juin prochains se tiendront les journées annuelles des ateliers du GDR NoST. Cet événement sera hébergé au Centre culturel irlandais.

Programme

Consulter le programme des journées.

Inscription

L’entrée est ouverte à tous les membres du GDR sous réserve de s’être préalablement inscrit via ce formulaire.

Comment venir

Centre Culturel Irlandais – 5 rue des Irlandais, 75005 Paris

RER B : station Luxembourg (sortie Gay Lussac)
Cette ligne dessert directement les stations Gare du Nord et l’aéroport Charles de Gaulle

Métros : Ligne 10 – Cardinal Lemoine et Ligne 7 – Place Monge
Bus : 84, 89, 21, 27 (arrêts les plus proches)
Parking : 22, rue Soufflot

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Atelier Aliment

“Repenser les frontières entre les aliments, les médicaments et les cosmétiques” (colloque, Nantes, 21.06.19)

L’atelier Normes, Sciences et techniques dédié à l’« aliment » vise à revisiter sa définition et à questionner ses frontières avec les autres substances pouvant avoir des effets sur le corps (médicament, produits cosmétiques, compléments alimentaires, etc.). Il vise également à stimuler les approches interdisciplinaires mêlant, notamment, le droit, la sociologie, l’anthropologie, la biologie et la physique.

Le colloque portera sur les frontières entre les aliments, les médicaments et les cosmétiques. Alors même que ces produits qui interagissent avec le corps humain sont clairement définis et distingués dans les textes européens, on constate que les frontières entre ces catégories de produits sont de plus en plus floues et que leurs régimes juridiques se rapprochent voire même se métissent. L’alimentation se médicalise, les aliments arguent de vertus cosmétiques et les lignes de démarcation s’en trouvent modifiées. Certes, certaines problématiques donnent lieu à l’élaboration de règles transversales et communes (liées au développement de nanotechnologies, biotechnologies, nouvelles techniques génétiques, etc.) mais il convient de s’interroger sur la spécificité de l’aliment par rapport aux médicaments et aux cosmétiques, qui, au-delà de sa fonction de nutrition, agrège des valeurs sociétales, environnementales, éthiques appelant l’élaboration d’un droit intégrant l’ensemble des intérêts en jeu.

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Atelier Aliment

Ouvrage sur l’aliment : appel à contributions

Dans la continuité de l’atelier du GDR NoST sur l’aliment, un ouvrage collectif est en cours de préparation sur le thème des frontières entre les aliments, les médicaments et les produits cosmétiques.

Consulter l’appel à contributions

Peuvent faire une proposition d’article tous les participants à l’atelier, ainsi que tous ceux qui n’ont pas encore pris part aux travaux de l’atelier.
Les contributions peuvent porter sur les communications déjà faites dans le cadre des rencontres de l’atelier, sur des retours d’expérience, mais aussi sur d’autres sujets non encore abordés.
L’ouvrage sera disponible en version papier et e-book en accès libre.

Information et contact : alessandra.dilauro@unipi.it

 


Image d’en-tête : photgraphie de Bonnie Natko via Flickr

 

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Atelier Aliment

“Nutrition et droit : regards croisés pour améliorer la prévention du surpoids et de l’obésité” (séminaire, 27 mars 2019, Paris)

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L’atelier du GDR NoST dédié à l’« aliment » vise à revisiter sa définition et à questionner ses frontières avec les autres substances pouvant avoir des effets sur le corps (médicament, produits cosmétiques, compléments alimentaires, etc.). Il vise également à stimuler les approches interdisciplinaires mêlant, notamment, le droit, la sociologie, l’anthropologie, la biologie et la physique.

Ce séminaire, organisé par Marine Friant-Perrot, propose un regard croisé (sciences juridiques, sciences médicales, sciences économiques) sur deux thèmes : l’encadrement du marketing alimentaire pour protéger les enfants et la fiscalité nutritionnelle.

Programme

14h00 : Introduction : Marine Friant-Perrot (Maître de conférences à la Faculté de droit de Nantes- Université de Nantes)

14h15-14h35 : Pr Amandine Garde (Professeur de droit- Liverpool Law School- Directrice du Law & Non Communicable Diseases (NCD’s) Unit- Université de Liverpool)
Encadrer le marketing alimentaire pour protéger les enfants : le cadre juridique européen des communications commerciales audiovisuelles à la suite de l’adoption de la nouvelle directive ((UE) 2018/1808 « Services de médias audiovisuels »)

14h35-14h55 : Agnès Granchet (Maître de conférences à l’Institut Français de Presse de l’Université Panthéon-Assas (Paris 2)
Encadrer le marketing alimentaire pour protéger les enfants : le droit français à la lumière du droit européen des media.

14h55-15h15 : Chantal Julia (Maître de Conférences- Praticien hospitalier à l’Université à Paris 13)
Le Nutriscore et la réglementation du marketing alimentaire

15h15-15H30 : Discussions

15H30-15H45 : Pause

15H45-16H05 : Fabrice Etilé (Professeur associé à l’Ecole d’économie de Paris)
Fiscalité nutritionnelle en France : aller au-delà de la taxe soda ?

16H05-16H25 : Juriste fiscaliste (à confirmer).
Mise en place d’une taxe nutritionnelle française au-delà de l’actuelle taxe soda et la compatibilité avec le cadre du droit de l’Union européenne

16H25-16H35 : Discussions

16H40-17H20 : Table ronde et discussions conclusives en présence d’Alessandra Di Lauro (Professeur de droit à l’Université de Pise)

17h20-17h30 : Conclusions et actualités de l’atelier

Informations pratiques

Mercredi 27 Mars 2019, 14h00 – 17h30
Direction Générale de la Santé – 14 avenue Duquesne – 75007 Paris (Salle 1054)

 

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Atelier Aliment

“Compléments alimentaires et autres substances nutritives : regards croisés sur les frontières avec l’aliment” (séminaire, Nantes, 19 déc. 2018)

Dans le cadre de l’atelier NoST sur l’aliment piloté par Alessandra Di Lauro (Université de Pise) et Gervaise Debucquet (Audencia Nantes) se tiendra le mercredi 19 décembre à Nantes un séminaire interdisciplinaire sur “Compléments alimentaires et autres substances nutritives : regards croisés sur les frontières avec l’aliment”.

L’atelier Normes, Sciences et techniques dédié à l’« aliment » vise à revisiter sa définition et à questionner ses frontières avec les autres substances pouvant avoir des effets sur le corps (médicament, produits cosmétiques, compléments alimentaires, etc.). Il vise également à stimuler les approches interdisciplinaires mêlant, notamment, le droit, la sociologie, l’anthropologie, la biologie et la physique. Ce séminaire propose un regard croisé (sciences de la communication, sciences juridiques, risques physicochimiques, sciences du sport) sur les « substances ingérables » à visée nutritionnelle.

Programme

13h30 : Accueil des participants.

13h45 : Introduction : Gervaise Debucquet (Audencia)

13h50-14h30 : Sylvie Boisnier (UFR Langues, cultures et communication – Université Clermont Auvergne) : L’alimentation-santé au prisme des dispositifs d’information et de communication des instances de santé publiques. L’exemple des compléments alimentaires.

14h30-15h10 : Kevin Caillaud (Head of exercice physiology- Inspire Institute of sport – Vidyanagar) : Compléments alimentaires et sport de haut niveau : enjeux scientifiques et culturels sous le prisme indien.

15h10-15h50 : Aymeric Dopter (Direction de l’évaluation des risques, ANSES) : Peut-on se nourrir de tout et à quels risques ? Réflexion autour de la notion d’aliment (Cas des algues, spiruline, mélatonine, levure de riz rouge, etc.)

15h50-16h50 : Discussions

16h50-17h05 : Pause

17h05-17h45 : Discussions conclusives avec Marine Friant-Perrot (UFR Droit, Université de Nantes) et Alessandra Di Lauro (Université de Pise)
Le défi des frontières : regards juridiques

17h45-18h : Conclusions et actualités de l’atelier

Informations
Mercredi 19 décembre 2018 / 13h30 – 18h
Audencia Ecole de Management – Atlantic campus
(8 route de la Jonelière – Nantes – Tram Ligne 2 / Arrêt Audencia-Ecole Centrale )

Inscription obligatoire

Contact : gdebucquet@audencia.com

 


Légende de l’image d’en-tête : “Are these precious gems?…” by Yannis, sur Flickr

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Atelier L'homme en transformation

Colloque de l’atelier “L’humain en transformation” (Paris, 11 déc. 2018)

Colloque interdisciplinaire de l’atelier «L’humain en transformation» du GDR NoST, organisé par Bénédicte Bévière-Boyer (Université Paris 8) et Isabelle Moine-Dupuis (Université Bourgogne Franche-Comté)

L’atelier sur «L’humain en transformation» a pour objectif de développer une réflexion interdisciplinaire axée sur les défis sociétaux engendrés par les avancées biomédicales et technoscientifiques, qui tendent à transformer l’homme par les multiples dispositifs techniques susceptibles soit de le soigner (nanotechnologies), soit de suppléer certains de ses organes déficients (cœur Carmat, prothèses 3D, reproduction génétique des organes défectueux, corps régénérable par les techniques du clonage et de la thérapie cellulaire, utérus artificiel), soit de l’augmenter (lunettes 3D, œil bionique, implants cérébraux pour stimulation), soit de le transformer en fonction de ses souhaits et de ceux de la société (esthétique, sexe, mi-homme-mi-robot). Sans cesse interconnecté, il pourrait, grâce à l’intelligence artificielle et Big data, disposer de nouvelles capacités, mieux gérer son parcours de vie et de soins qui peu à peu seraient de plus en plus personnalisés et performés.

Date: 11 décembre 2018
Lieu: NYU 57, Boulevard Saint Germain 75005 Paris
Programme

Inscription obligatoire :

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Atelier Aliment

“Conception holistique de l’alimentation : enjeux juridiques et nutritionnels” (séminaire, Paris, 18 oct.)

Séminaire interdisciplinaire

Jeudi 18 octobre 2018 / 13h30 – 18h / Salle A300

AgroParisTech – Site Maine (19 avenue du Maine – Paris – Métro Montparnasse)

L’atelier Normes, Sciences et techniques sur l’aliment vise à stimuler la réflexion interdisciplinaire sur le concept d’aliment en mettant en commun les résultats de plusieurs recherches et en croisant les analyses juridiques, économiques, anthropologiques, biophysiques et sociologiques.

Les connaissances en matière de nutrition humaine évoluent. D’une conception réductionniste considérant les aliments comme une somme de nutriments et de calories, nous arrivons aujourd’hui à de nouvelles études qui montrent que l’aliment est plus que cela et développent l’idée d’une conception holistique de la nutrition. Ainsi des aliments ayant une composition nutritionnelle identique peuvent, suivant leur forme ou leur densité notamment, ne pas avoir le même effet sur la santé de celui qui les consomme. Le droit est-il en capacité de refléter cette évolution conceptuelle des sciences de la nutrition alors que la place de la norme juridique dans ce domaine est discutable ? Ce changement de paradigme nutritionnel invite à une réflexion plus générale pour discuter de la place donnée aux « autres » enjeux alimentaires dans le droit.

Sans viser l’exhaustivité, le séminaire permettra d’échanger des points de vue scientifiques et juridiques sur le thème de la conception holistique de l’alimentation.

Organisation : Pierre-Etienne Bouillot (AgroParisTech – IRJS –PREDA)

Programme :

  • 13h30 : Accueil des participants.
  • 14h : Début des travaux
    • Introduction : Pierre-Etienne Bouillot
    • Anthony Fardet (INRA) : Vers une conception holistique de la nutrition ?
    • Sara Brimo (École de droit de la Sorbonne) : Quelle normativité pour les recommandations nutritionnelles ?
    • Discussions
  • 15h45 : Pause
    • Marie Cuq (Université du Havre) : L’action limitée de l’OMS pour la promotion d’une nutrition adéquate.
    • Magali Ramel (Université de Tours) : Dépasser une conception restrictive dans la lutte contre la précarité alimentaire ?
    • Discussions

Places limitées, inscriptions : pierre-etienne.bouillot@agroparistech.fr


Source de l’image d’en-tête : Bibliothèque Forney

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Atelier L'homme en transformation

Compte-rendu de l’atelier “L’homme en transformation” du 30 mai 2018

Groupe animé par Bénédicte Bévière-Boyer et Isabelle Moine

Présentation générale de l’atelier

L’atelier porte sur la thématique globale de l’Homme en transformation. Il rassemble les thèmes de l’intelligence artificielle, du corps transformé par les techniques (appréhension juridique, exosquelette, organes bioniques), du corps transformé par la génétique (génétique et identification en droit pénal, déterminisme génétique/pénal, Crispr-Cas9, embryon, eugénisme contemporain, médecine personnalisée/stratifiée, protection du patrimoine génétique), de l’environnement affectant le corps, du vieillissement, des neurosciences, de la question d’une démarche éthique réactualisée (démocratie participative etc).

Mots clés : Personne, corps, organes, cerveau, génétique, recherche, innovation, techniques, neurosciences, numérique, intelligence artificielle, matériaux, dispositifs médicaux, prothèses, environnement, procréation, soins, réparation, amélioration, vieillissement, immortalité, justice prédictive, éthique, droit, démocratie participative, humanité, naturel, artificiel, amélioration, inégalité, discrimination, stigmatisation, vulnérabilité.

Keywords : Person, body, organs, brain, genetics, research, innovation, techniques, neuroscience, digital, artificial intelligence, materials, medical devices, prosthesis, environment, procreation, care, repair, improvement, aging, immortality, predictive justice, ethics, law , participatory democracy, humanity, natural, artificial, improvement, inequality, discrimination, stigmatization, vulnerability.

Réunion

A début de la rencontre, les membres de l’atelier « L’homme en transformation » se sont présentés et ont pu mentionner leurs axes de recherches, ainsi que leurs travaux déjà réalisés et ceux en cours en rapport avec la thématique générale. Les nouvelles personnes présentes ont pu communiquer leurs coordonnées pour le fichier général de l’atelier.

Une liste a été dressée des différents chercheurs présents, lesquels ont mentionnées les différentes problématiques qu’ils souhaitent aborder en lien avec les axes de l’atelier :

–               L’homme « prédit », avec la double perspective de la prédictibilité en santé (médecine globale prédictive notamment) et en termes de comportement (justice pénale prédictive : en vue de la détermination et de l’évolution des peines) ;

–               L’homme « augmenté », avec l’usage des technologies en vue de transformer les réalités ante et post mortem (AMP, maintiens en survie par stimulation cérébrale profonde), ainsi que les améliorations du vieillissement, ou l’apport d’éléments exogènes (xénogreffes etc) ; avec les nouveaux pouvoirs de l’être humain à ‘égard de son corps ;

–               L’homme « disséminé » ou « démultiplié », présent dans les données personnelles (Big data, données de santé…)

–               L’homme « réaffirmé », avec une étude plus globale, philosophique, anthropologique, sociologique et juridique des fondements de la définition de l’être humain au regard de ces nouvelles données, de l’émergence d’intelligences non humaines ; quelle sera la place demain de la vulnérabilité, comprise non comme une caractéristique de certaines personnes mais comme présente en tout être humain, et quel impact sur l’égalité entre les hommes et les populations ?

Il serait pertinent que l’atelier soit plus interdisciplinaire. De nouveau a été marquée l’ouverture de l’atelier aux doctorants.

C. Byk a manifesté son intérêt d’associer le groupe de travail de l’Unesco mis en place en 2018 sur le trans-post humanisme puis restreint à l’intelligence artificielle. L’idée est  de permettre de rapprocher l’Atelier l’homme en transformation et le groupe Unesco à certaines occasions pour mutualiser les compétences et les énergies. Ceci pourrait notamment se faire lors de journées de l’atelier. Différentes discussions ont été engagées manifestant à la fois tout l’intérêt et l’opportunité d’un tel rapprochement ainsi que la nécessité de maintenir l’indépendance des deux équipes.

Des débats ont été engagés sur la première manifestation de l’atelier qui pourrait se faire sous la forme de workshop permettant aux personnes intéressées de faire des présentations sur la thématique de l’homme en transformation. Au départ, la première rencontre abordera la thématique de l’homme en transformation de façon assez large afin de permettre aux personnes qui souhaitent faire des présentations de leur choix. Par la suite, les rencontres pourraient être plus recentrées en fonction des souhaits des membres de l’atelier. Plusieurs dates ont été proposées. Un Doodle a été constitué à cette fin.

Une liste des mots clés a été gérée par Amandine Cayol.

– Amandine : corps – propriété – données (protection des données personnelles)

– Camille : corps – identité – homme

– Margaux : données (big data) – homme (quantification)

– Sophie : IA – éthique (biomédecine)

– Bertrand : données (big data – justice prédictive) – identité

– Damien : identité – homme – corps

– Christian : données (justice prédictive)

– Sarah : identité – homme/humanité – responsabilité

– Lamiaa : données (protection des données personnelles) – IA

– Alexandra : alimentation – prise de décision

– Bénédicte : corps – homme – IA
– Isabelle : IA – homme/personnalité juridique

– Franck : vulnérabilité, responsabilité, innovation et IA

D’un point de vue financier a été proposée par Bénédicte Bévière-Boyer l’idée de rédaction d’un projet commun que les membres de l’ateliers pourraient proposer respectivement à leurs laboratoires et surtout candidater pour des appels à projets (AAP), ce qui permettrait une mutualisation des moyens et la démonstration d’une participation commune des universités et autres institutions représentées par les membres de l’atelier.

Dans la continuité de la rencontre du 14 mars 2018, différentes discussions ont été engagées sur le projet de base commune d’articles et autres documents de recherches. Margo Bernelin et Bertrand Renard se sont proposés de mettre en place un Zotero, nécessitant notamment le choix stratégique de mots clés. Cette base de données constituerait un moyen d’échanges des membres de l’Atelier aussi bien pour la transmission d’articles mais aussi d’informations portant par exemple sur les colloques.

Au cours de l’atelier, a été rappelée l’organisation du colloque international sur « La personne transformée » le vendredi 15 juin 2018 par Franck Violet, Directeur du LPR  à l’Université catholique de Lyon (UCLy), Campus Saint Paul, 10 place des archives 69002 Lyon.

En récapitulatif sont envisagés :

–               un workshop en décembre portant sur l’homme en transformation (thématique prise au sens large)

–               une autre rencontre entre janvier et juin 2019.

–               Un ou deux numéros spéciaux dans des revues.

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Atelier Consensus

Compte rendu de l’atelier “Consensus” du 30 mai 2018

A l’occasion de la journée des ateliers du GDR Nost qui s’est tenue à l’Ecole normale supérieure de Cachan le 30 mai 2018, l’atelier « Consensus » a accueilli deux intervenants : Claude Gilbert, directeur de recherche émérite, UMR PACTE, et Francis Chateauraynaud, Directeur de recherche, EHESS GSPR. Cette réunion a aussi permis de présenter les ramifications de l’atelier ainsi que de réfléchir sur son organisation future.

1. Conférences

  • « Chercher le consensus ou vivre avec les dissensus ? A propos de quelques expériences »

Claude Gilbert est directeur de recherche émérite au CNRS, politiste au Laboratoire PACTE (Sciences Po Grenoble). Ses objets de recherche sont les risques collectifs et les situations de crise (politiques publiques, décision, expertise, concertation…). Il a été responsable de programmes de recherche en sciences humaines et sociales autour de ces questions (dont le le GIS Risques Collectifs et Situations de Crise). Membre de divers conseils scientifiques, il a récemment été président du Comité Économique, Éthique et Social du Haut Conseil des biotechnologies. Ses interrogations portent actuellement sur le lien singulier entre l’ordinaire et l’extraordinaire au sein de nos sociétés (notamment, mais pas uniquement, à travers les risques et les crises).
L’intervention de Claude Gilbert s’est structurée en trois temps. Dans un premier temps, il s’est attaché à retracer l’émergence de la notion de risques collectifs en revenant sur les travaux menés à cette époque dans le domaine sanitaire. Puis, dans un deuxième temps, Claude Gilbert a resitué dans ce débat la place du consensus avant de revenir dans un dernier temps, pour illustrer ses propos, sur son expérience au sein du Haut Conseil des biotechnologies.
Claude Gilbert a principalement discuté des difficultés du recours au consensus comme pratique au sein des instances décisionnelles (notamment, mais pas seulement pour les acteurs, appréhendés en fonction de catégories formelles et abstraites et que l’on postule capable de dépasser leurs différences). Il a également largement discuté de la déconnexion entre les « scènes » du risque dans les débats publics et les lieux effectifs de la gestion des risques, qui sont « hors scène ». Les sciences humaines et sociales ne vont plus suffisamment voir, « hors scène », comment les risques sont négociés.

  • « Modèles d’expertise et dynamiques des controverses. La fabrique des dispositifs cognitifs collectifs au cœur des processus critiques »

Après des études doctorales à la fin des années 1980, menées en plein renouvellement de la sociologie française, autour de chercheurs comme Luc Boltanski et Bruno Latour, Francis Chateauraynaud a exploré de multiples voies de recherches à partir de la sociologie pragmatique. Récemment, il a publié avec Josquin Debaz un ouvrage intitulé Aux bords de l’irréversible. Sociologie pragmatique des transformations (2017). En restituant l’histoire mouvementée de grandes alertes et controverses, comme la pollution de l’air, le nucléaire, les OGM ou les nanotechnologies, l’ouvrage opère un retour réflexif sur les sociologies contemporaines réévaluées à l’aune du pragmatisme.
L’intervention de Francis Chateauraynaud a majoritairement porté sur les outils méthodologiques pertinents pour penser les pratiques de consensus. Il a ainsi insisté sur l’importance de travailler sur plusieurs cas d’étude et de les comparer. Au delà des variations des terrains, il a également insisté sur l’importance de la variation des échelles ce qui suppose de rester attentif, au-delà des « boums médiatiques » aux signaux faibles qui sont souvent plus riches en enseignements. Enfin, Francis Chateauraynaud a souligné la nécessité de refuser l’analyse dualiste des situations qui
consisterait à ne chercher le formel que dans les arènes décisionnelles et l’informel qu’en dehors de ces arènes. Selon lui, dans les arènes décisionnelles, de l’informel ressort et, à l’inverse, en dehors de ces arènes, certains acteurs font rejaillir le formel.
Francis Chateauraynaud a ainsi mis en exergue les obstacles méthodologiques auxquels une recherche sur le consensus peut se confronter. Or, dépasser ces obstacles nécessite de multiplier les cas d’études et donc mener ces recherches dans le cadre d’un collectif de chercheurs.

2. Ramification de l’atelier

L’atelier « Consensus » a permis une ramification de ses activités. Un projet de recherche intitulé « Le consensus en santé et environnement – Analyse de la construction d’une pratique en contexte d’incertitude scientifique », porté par Sophie Gambardella, chargée de recherche CNRS et Nils Kessel, maître de conférences en histoire des sciences, a obtenu un financement de l’Université de Strasbourg pour deux ans (2018-2020).
Au croisement du droit international, européen et de l’histoire des sciences, ce projet consistera à analyser les conditions, les manifestations et les effets du consensus dans les processus décisionnels entendus au sens large c’est-à-dire aussi bien scientifiques, politiques que normatifs au travers de l’analyse de deux terrains de recherche plongés au cœur de l’incertitude scientifique : l’environnement et la santé.
Un cycle de séminaire verra le jour à partir de septembre 2018 dans le cadre du projet CONSENS. Ainsi, tous les deux mois, seront accueillis à l’Université de Strasbourg des intervenants ayant apporté une contribution majeure aux recherches sur le risque dans le domaine de la sociologie, de la science politique, du droit ou encore de l’histoire des sciences.

3. Perspectives de l’atelier « consensus »

Il a été acté le principe d’une fusion de l’atelier « consensus » et de l’atelier « Comment construit-on du pluralisme dans le champ des ST ? » (dirigé par Florence Bellivier, Université Paris Ouest Nanterre, CDPC, rattachée au Centre « Normes, sciences et techniques » de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et Brice Laurent, CSI, Ecole Mines-Paristech).

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Atelier Critique

“Frontières de l’orthodoxie et de l’hétérodoxie : l’exemple du mouvement critique du droit”, une intervention de Lionel Zevounou

À l’occasion de la Journée des ateliers du GDR NoST (30 mai 2018), l’atelier « Critique du droit, critique des sciences », co-organisé par Volny Fages, Jérôme Lamy et Olivier Leclerc, a accueilli Lionel Zevounou, maître de conférences à l’Université Paris-Nanterre et membre du Centre de Recherches sur le Droit Public.

Frontières de l’orthodoxie et de l’hétérodoxie : l’exemple du mouvement critique du droit

Résumé de l’intervention

Cette présentation part d’un questionnement. En l’occurrence, que signifie, dans la discipline juridique, de se dire « hétérodoxe » ? De quoi l’hétérodoxie est-elle le nom ou l’usage ? Posée dès le début de ce cycle de séminaire, lors de la présentation conjointe faite par Jérôme Lamy, Olivier Leclerc et Volny Fages, sur le mouvement critique du droit, cette question est abordée dans la présentation proposée qui prend pour objet ce même mouvement.

Chemin faisant, le constat a émergé selon lequel il manque cruellement de place pour une approche épistémologique (dans son versant sociologique) de « sciences studies » chez les juristes. Il convient de distinguer dès à présent, la théorie du droit des sciences studies. Telle que communément pratiquée, la théorie du droit de tradition réaliste s’intéresse davantage à la méthode qu’à la manière dont est structurée et située socialement la profession des juristes universitaires et praticiens qui contribuent à produire la doctrine. On parle précisément de « méthode » par référence à une manière non cognitive d’analyse du droit qui prend au sérieux le langage des juristes (j’y inclue la doctrine, autant que les juges ou le législateur).

Les ouvrages d’épistémologie juridique se contentent, grosso modo, de retracer les grands courants de la pensée juridique ou d’identifier leurs méthodologies. Jusnaturalisme, positivisme, sociologie juridique, anthropologie juridique, droit et littérature, droit et économie, etc. L’épistémologie, telle qu’elle est exposée dans ces ouvrages désigne un discours sur la science certes, mais non un discours qui cherche à situer les acteurs du champ juridique dans leurs contextes. En ce sens, l’épistémologie telle que pratiquée en France se rapproche d’une forme d’histoire de la pensée juridique ou, plus rarement, de l’influence d’un certain nombre de courants de pensée sur ladite pensée.

La présentation s’est donc proposé de se démarquer d’une telle approche épistémologique usuelle en essayant d’intégrer à la réflexion les possibilités d’appréhender « la science en train de se faire », au regard des travaux récents sur la sociologie et l’anthropologie pragmatiques. À l’instar d’autres savoirs académiques, la science des juristes mérite aussi d’être appréhendée comme un champ social à part entière. L’émergence de courants de pensée s’inscrit dans un contexte social et un rapport de forces académique.

Présenté généralement par ses acteurs comme un mouvement « hétérodoxe », le mouvement Critique du droit né à la fin des années 60 mérite d’être analysé à partir d’un regard de sciences studies. Une des questions qui apparaît pertinente consiste à se demander : en quoi la manière de pratiquer la doctrine par le mouvement Critique du droit a-t-elle influencé la « science normale » des juristes ?


Image d’en-tête : couverture de l’ouvrage “Pour une critique du droit” paru dans la collection “Critique du droit”. Source : Wikimedia Commons.